Sylvie Kandé est écrivaine, enseignante et chercheuse. Elle vit à New York avec ses trois enfants. Son travail poétique a été mis en lumière avec la publication de Lagon, lagunes- tableau de mémoire, un texte de prose poétique paru en 2000 chez Gallimard, avec une postface d’Edouard Glissant. Il s’agit d’une composition tramée: paraboles, épisodes historiques et anectodes tirées de rencontres littéraires ou du quotidien constituent, dans leur rapprochement, un récit semi-autobiographique de métissage.

 

En 2011, elle a publié, toujours chez Gallimard, La Quête infinie de l’autre rive-épopée en trois chants (2011). Ce long poème narratif propose un rapprochement entre les expéditions en pirogues lancées au 14ème siècle par l’empereur du Mali, Aboubakar II (alias Bata Manden Bori) pour découvrir l’autre rive de l’Atlantique, et les voyages contemporains des migrants africains, hommes et femmes, qui tentent de rallier, sur des bateaux de fortune, les côtes européennes. Ce rapprochement suggère qu’embarqués d’hier et d’aujourd’hui partagent un même goût pour le sel de l’ailleurs, une même audace devant un océan d’incertitudes, un sens tout à fait similaire du rôle de l’exploit personnel dans l’agrandissement du nom collectif.

Le genre adopté -- l’épopée -- signale qu’il s’agit d’une reflexion sur l’héroisme et ses “différances” (pour reprendre un concept derridien) et en cela, La quête infinie de l’autre rive fait écho à “Real Stories of Superheroes”, série de photographies de l’artiste mexicaine Dulce Pinzon. De même que le funambule Philippe Petit qui, dans les années 1970, dansa sur le fil qu’il avait tendu entre les tours jumelles du World Trade Center et dès lors, fut dit “poète du ciel”, de même les hommes, femmes et enfants qui quittent en pirogue les côtes africaines pour se confronter à la démesure des flots et des dieux qui les habitent sont, suggère le poème, les poètes de la mer.

La Quête infinie de l’autre rive était finaliste pour le Prix Mahogany, catégorie “fiction” et il l’est ausssi pour le Prix des Découvreurs.

Sylvie Kandé a fait des lectures commentées de son texte à la Maison Française de Columbia University, à CUNY Graduate Center, à SUNY Old Westbury; pour l’Observatoire de la Diversité Culturelle aux Lilas et le Printemps des Poètes, dans des établissements scolaires et des maisons de la culture de Lille, Caen, Boulogne. Invitée par Jacques Darras à la Maison de la Poésie de Paris en juin, elle participera également au festival Lettres-sur-cour à Vienne et à une conférence Saint-John Perse, Césaire, Glissant organisée par l’Unesco, la BNF et la Maison de l’Amérique Latine.

Sylvie Kandé est Associate Professor à SUNY Old Westbury, où elle enseigne en tant qu’Africaniste. Auteur de Terres, urbanisme et architecture ‘créoles’ en Sierra Leone, 18ème-19ème siècles (Paris: L’Harmattan, 1998), traductrice de Coeur d’Espagne- Robert Capa (Aperture, 1999), co-traductrice du recueil de nouvelles de l’écrivaine aborigène Alexis Wright, intitulé Le Pacte du serpent arc-en-ciel (Actes Sud, 2002), elle a dirigé l’ouvrage collectif Discours sur le métissage, identités métisses. En quête d’Ariel (Paris: L’Harmattan, 1999). Ses nouvelles et ses poèmes ont paru dans Europe, La Nouvelle Revue Française, Le Nouveau Recueil, Callaloo, Transition et Ponts/Ponti, L’Étrangère, ou dans des anthologies – A Rainbow of Praises (Blind Beggar Press) et The Picador Book of African Stories. Elle est membre du Pen American Center, comité traduction et directrice de la collection “Mots et mémoire” à Phoenix Press International/Editions Phoenix.

 

Cf. Africultures 87 Glissant-Monde  “Hommage à Édouard Glissant”, p 46-49; “Sylvie Kandé entre deux rives” entretien de Boniface Mongo-Mboussa avec Sylvie Kandé, p 153-157; Nimrod “Sylvie Kandé, la nouvelle Ulysse”, p 162-167

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