http://fr.scribd.com/doc/125118749/Propositions-Pour-de-Meilleurs-Resultats-Aux-Bac

PROPOSITIONS POUR DE MEILLEURS RESULTATS SCOLAIRES

Je souhaite ici m'inscrire dans la droite ligne de l'Ageeci. Mais au lieu de réclamer une session de rattrapage, je propose plutôt que les résultats actuels soient purement et simplement annulés, que de nouvelles épreuves soient composées et corrigées, et enfin, que les candidats reprennent les examens. Ce ne sera que leur faire justice.

Entant que produit du système éducatif ivoirien, je trouve inadmissible que des examens nationaux soient administrés sur toute l'étendue du territoire avec des erreurs qui sèment le trouble et la confusion dans l'esprit des candidats. Avant la tenue des examens d'envergure nationale, il incombe à l'Etat de Côte d'Ivoire de s'assurer que les épreuves ont été revues et corrigées--c'est une nécessité absolue! Et il est bien entendu que beaucoup des candidats ont été mis en erreur à cause de la négligence de ceux qui ont à charge de relire et de faire les corrections idoines avant même le tirage massif des épreuves.

Au delà des erreurs qui se sont infiltrées dans les épreuves, je pense qu'il faut aussi s'atteler à la recherche de solutions à une situation qui ne fait que trop durer. En effet, le taux de réussite aux examens nationaux a toujours été très bas. Au BAC, puisque c'est là notre sujet d'aujourd'hui, les résultats ont toujours oscillé autour des 35 à 40% à ma connaissance. Cet état de fait exige un examen de conscience de la part des responsables de l'éducation. En tout état de cause, j'estime qu'il est temps que nous, enseignants, nous posions la question de savoir si nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour préparer nos candidats comme il se doit afin que les épreuves ne soient pas un casse-tête chinois pour eux mais plutôt une évaluation des connaissances acquises au cours de leur cursus secondaire.

Une préparation effective des candidats ne se limite pas aux révisions de fin d'année qui ont lieu souvent à deux ou trois semaines des examens--ce qui d'ailleurs conduit au surmenage de certains. Elle suppose plutôt un engagement sans faille des enseignants auprès de leurs élèves pendant tout leur cursus en général, mais aussi et surtout dès l'amorce du second cycle. Une préparation effective suppose que les enseignants, sur toute l'étendue du territoire national, s'accordent sur le contenu du programme d'enseignement et qu'ils utilisent une méthodologie variée. Ayant été enseignant en Côte d'Ivoire, il m'est aisé de savoir que la plupart du temps, notre méthode d'enseignement est figée: nous enseignons et les élèves écoutent, prennent notes et posent des questions souvent vers la fin du cours. Quelques fois nous les envoyons au tableau pour résoudre soit un problème en math, soit un exercice de grammaire pour un cours de langue. En fait, nous utilisons une méthode d'enseignement centrée sur l'enseignant et non sur les élèves que nous sommes supposés servir.

Ayant fait l'expérience du système éducatif américain--je suis présentement professeur d'anglais au secondaire--je pense qu'il est temps que nous nous focalisions sur ceux que nous servons, c'est-à-dire les élèves. Qu'est-ce que cela sous-entend? Tout simplement, prenons le temps, dès le début de l'année, de connaitre nos élèves pour savoir la méthode d'apprentissage qui convient à chacun. Tous nos élèves n'apprennent pas de la même manière. Certains apprennent mieux quand ils sont impliqués physiquement dans ce qu'ils font--ils ont une mémoire dite kinesthésique. D'autres apprennent par l'image ou par association de ce qu'ils sont supposés apprendre avec des images appropriées; ceux-ci ont une mémoire dite photographique. D'autres encore apprennent par la discussion, c'est à dire en échangeant d'idées avec leurs pairs; ce qui revient à dire qu'ils apprennent en "société" pour ainsi dire. Il est donc nécessaire que l'enseignant varie sa méthode d'enseignement pour espérer enseigner ces élèves de façon effective.

Le dernier élément, et non des moindres, est la capacité de l'enseignant à utiliser certains devoirs comme une occasion pour apprendre un peu plus sur les points faibles des élèves afin de mieux les aider à assimiler les concepts ou leçons enseignées. En d'autres termes, certains devoirs doivent avoir valeur d'évaluation formative. Même les évaluations sommatives (celles que nous administrons à la fin d'un chapitre ou de l'étude d'un concept) peuvent et devraient être utilisées à cette fin si le temps le permet. les évaluations formatives permettent à l'enseignant de savoir ce que les élèves n'ont pas encore assimilé afin d'intervenir de façon plus ciblée.

Les maigres résultats au BAC ne représentent qu'une goutte d'eau dans l'océan des maux qui minent notre système éducatif. L'obtention de meilleurs résultats aux examens et la formation du citoyen ivoirien de demain dépendent de la capacité qu'auront nos autorités à opérer les changements dont le système éducatif a terriblement besoin aujourd'hui. Je me suis attelé, dans cette brève analyse, à faire des propositions d'ordre pédagogique. Il reste entendu que les autres obstacles au succès scolaires de l'élève ivoirien devront faire l'objet d'étude et d'analyse afin de trouver les solutions idoines pour le bonheur des élèves, de leurs parents et pour un système éducatif plus compétent et compétitif au plan international.

Etienne A. Kouakou Maitrise d'anglais Master d'enseignement d'anglais Professeur certifié (New York et Washington, DC) Expert en méthodologie

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